mercredi 23 avril 2014

Arthur Anquetil: "J’en ai oublié que je m’appelle Anquetil"

Jeune Montpellierain de 18 ans, Arthur Anquetil se livre pour la Communauté Française de Handball. Son nom vous est peut être familier... 


Où et à quel âge as-tu commencé le handball ?
J’ai commencé le handball à 11 ans. C’est vrai que j’étais plutôt passionné par le foot et le tennis quand j’étais petit parce que j’avais mes potes et c’était cool. Mais j’étais souvent au gymnase Bougnol avec mon père et il m’a incité à aller faire un entrainement et ça m’a plus donc j’ai commencé en -12 ans à Montpellier.

A quels postes évolues-tu ? Quel est ton poste préféré ? Parles-nous de ce poste.
A Montpellier, comme c’est un club formateur, on essaie beaucoup de postes. Pour ma part, j’ai d’abord joué demi et j’aimais bien distribuer les ballons et mener le jeu. Puis mon entraineur m’a essayé pivot, je n’ai pas trop aimé donc on m’a basculé à l’aile. Avec ma taille, je ne peux pas vraiment faire autrement aujourd’hui (ndlr : il mesure 1m81). Je me sens le mieux à l’aile, à cause de ma taille, et puis j’aime bien courir et c’est très important pour ce poste même si on ne met pas toujours ça en avant. Pour ce poste, il faut avoir de la technique, être bon au niveau cardio, avoir un bon jump, et être adroit face au gardien parce que c’est la chose fondamentale quand on est ailier.

Depuis combien de temps fais-tu du handball à Montpellier ? Quels y sont tes objectifs ?
Ça fait 7 ans maintenant. Je suis au centre de formation, et pour l’instant je veux finir mes 3 ans, car je sais que j’ai encore beaucoup à apprendre, puis après trouver un club pro. Je sais que, grâce au centre, j’ai bien progressé, et c’est pour ça que j’ai pu être sélectionné en équipe de France Junior. Je veux continuer dans ce sens-là, et après avoir trouvé un club pro, pourquoi pas viser l’équipe de France.

Comment vis-tu le fait d’avoir deux grands noms du handball français dans ta famille ?
C’est assez dur, enfin plus maintenant, mais au début c’était galère.  On m’en demandait beaucoup, et je le vivais mal, c’était vraiment dur. J’ai galéré quand j’étais petit, surtout quand je suis rentré au pôle espoir, il y a beaucoup de bons joueurs, et, comme j’étais arrogant, j’étais un peu celui qu’on voulait démolir sur le terrain. Mais aujourd’hui, j’en ai oublié que je m’appelle Anquetil. J’ai suivi un psy pour m’aider avec mon nom mais surtout avec la relation que j’avais avec mon père, c’était dur mais maintenant ça se passe mieux.

Parles-nous des rapports que tu avais avec ton père (Frédéric Anquetil).
C’était compliqué avec mon père. Il me suivait souvent, je le côtois tous les jours donc ce n’était pas évident. Il ne fallait pas que je fasse des erreurs, sinon il me le reprochait. Comme je n’étais pas mature, je prenais mal le fait de me prendre tout le temps des pics par mon père. Je me braquais souvent et on s’embrouillait avec mon père. C’est pour ça que j’ai suivi un psy. Grâce à cela, j’ai pu résoudre des problèmes avec mon père parce qu’en fait, j’avais besoin de parler de cette situation à quelqu’un. Je pouvais désormais relativiser les rapports que j’avais avec mon père. Je suis désormais mature, et j’arrive à comprendre ses exigences. Maintenant que j’ai grandi, j’arrive à prendre du recul sur les rapports que j’ai avec mon père. 

Quel est le joueur (en activité ou non) que tu admires le plus ? Pourquoi ?
Franchement, il y en a beaucoup qui me fascinent et je regarde surtout les joueurs qui évoluent sur mon poste. J’ai la chance de jouer avec Dragan Gajic et Michael Guigou et ils m’impressionnent. Gajic peut marquer dans toutes les situations, il peut faire tout ce qu’il veut avec la balle. Michael Guigou est extraordinaire, il a vraiment la classe, ça me rend fou. En même temps, ça me montre là où je veux aller, ils m’inspirent, ils font tout ce qu’ils veulent avec la balle en entrainement comme en match et c’est remarquable.

Que penses-tu du championnat de France de D1 ? Pour toi, est-ce qu’il fait partie des meilleurs d’Europe ? Pourquoi ?
Il y a du progrès dans le championnat de France. Avant, il n’y avait que deux grandes équipes (Chambéry et Montpellier), mais maintenant, il y a de bonnes équipes et de bons joueurs, on commence à avoir un grand championnat. L’Espagne connait beaucoup de difficultés et les joueurs qui jouaient en Espagne viennent en France parce le championnat est attirant. Pour moi, la France et l’Allemagne ont les meilleurs championnats d’Europe. En Espagne, Barcelone est vraiment au-dessus. En plus, l’Espagne est en crise, ce qui permet au championnat français de se développer. 

Que représente le handball pour toi ?
Je veux vivre du handball. Je me réveille handball, je pense handball, je vis handball, je veux vraiment faire ça. Quand on me demande ce que je veux faire plus tard, je réponds que je veux faire handballeur professionnel. Je n’ai pas réellement de projet perso au niveau de carrière professionnelle mise à part le sport. Le handball est tout pour moi, je n’ai rien d’autre que ça. 

Que penses-tu de la reconnaissance du handball en France ?
C’est assez difficile,  on est encore un petit sport, qui n’est pas beaucoup médiatisé. Le nombre de licenciés commence à augmenter, mais ce n’est pas encore au niveau du football ou du rugby. Je sens qu’il y a un engouement qui émerge au niveau national. Le hand est un sport majeur avec le plus de titres internationaux au niveau des sports collectifs. Il se développe tranquillement, les gens commencent à comprendre et à connaitre le handball. Il faut que ça continue comme ça. 

D’après toi, que faudrait-il faire pour pouvoir poursuivre la valorisation du handball en France ?
Il faut poursuivre la valorisation du hand c’est sûr. C’est un sport en phase ascendante. Au niveau médiatique, il faut diffuser quelques matches en plus, genre 2-3 matches par mois sur les chaines publiques. C’est un sport impressionnant, et sa diffusion à la télé pourrait  faire des licenciés en plus, et alimenter la progression du handball au niveau national. Pour moi, ce sont les médias qui permettront au handball de grandir encore et encore en France. 


Que penses-tu du projet de la Communauté Française de Handball ? Es-tu prêt à le soutenir ?
Ah bah oui ! De bonnes choses sont mises en place, ça va faire connaitre le sport auprès de nombreuses personnes. Je pense que des petits projets vont faire que le handball va se développer et c’est très bien.

Propos recueillis par Thomas SAINTE THÉRÈSE  

vendredi 18 avril 2014

Rémi Desbonnet: "Il faut être un réel athlète pour percer"

L'un des futurs grands gardiens de l'élite française a accepté de s'entretenir pour le plus grand plaisir de tous ses fans et supporters. Le néo-nîmois Rémi Desbonnet se raconte à travers le handball.  

Où et à quel âge as-tu commencé le handball ? 
J'ai commencé le handball à 9 ans à Montpellier un peu par hasard.

On sait que ton départ de Montpellier a été très difficile, mais il est vrai que l’on n’a pas beaucoup parlé de ton intégration à ton nouveau club. Comment ça se passe à Nîmes ? As-tu des regrets ? des surprises ? 
N'ayant connu que le club de Montpellier depuis tout jeune, c'est vrai que la décision de quitter le club a été compliquée à prendre mais maintenant je suis complètement intégré dans cette équipe de l'USAM Nîmes et je me régale vraiment. Ici, j'y ai trouvé de vrais potes et c'est un vrai plaisir de les voir tous les jours à l'entrainement.


Si je ne me trompe pas, tu t’es engagé avec Nîmes jusqu’en 2016. Quels sont tes objectifs à Nîmes ? 
Oui je suis sous contrat avec Nîmes jusqu'en 2016. Le projet de l'USAM est solide, de très bonnes recrues vont rejoindre le club l'an prochain. Les objectifs, c'est le staff qui va réellement les déterminer. Pour nous, joueurs, l'objectif est de gagner à chaque match ! Et d'un côté plus personnel, je veux continuer à progresser et de prendre un temps de jeu de plus en plus important et déterminant surtout.


Parles-nous un peu de ton poste. Selon toi, qu’est-ce qu’il faut faire pour être un bon gardien de but ? 
Je pense que pour être un bon gardien de hand, il faut d'abord aimer le "jeu" au sens large du terme, c'est a dire aimer piéger, induire en erreur les tireurs... Ensuite, chacun a sa technique et sa vision propre mais, pour moi, il faut être joueur et être capable de rebooster les mecs quand les choses deviennent compliquées.


Quel est le joueur (en activité ou non) que tu admires le plus ? Pourquoi ? 
On va dire que je n'ai pas vraiment de modèle a proprement parlé au niveau des gardiens de but, car c'est assez compliqué d'en trouver d'un gabarit similaire au mien, alors j'essaie de trouver mon style propre et cultiver ce coté atypique et explosif. Sinon Frédéric Anquetil, mon ancien entraineur au centre de formation de Montpellier, reste le joueur de hand qui m'aura le plus marqué et appris tant sur le plan humain que sur le plan du handball.


Quel bilan peux-tu dresser à quelques journées de la fin du championnat de D1 ? 
Je pense qu'il est encore trop tôt pour dresser un bilan ! Disons que, pour l'instant, nous sommes dans les clous des objectifs que nous nous sommes fixés en début de saison, mais il reste encore des matchs et il va falloir les jouer à fond si on veut y rester [ndlr: en D1] !

 

Après l’aventure nîmoise, tu penses rester en France ou tu souhaiterais évoluer dans un club étranger ? Pourquoi ? 
Mon souhait pour l'avenir est de pouvoir continuer à m'améliorer et progresser au plus haut niveau; pour l'instant je suis pleinement épanoui à Nîmes.


Que représente le handball pour toi ? 
Le hand pour moi c'est l'un des sports les plus complets. Il faut être un réel athlète pour percer mais la compréhension du jeu est aussi indispensable, et évidemment c'est un des sports les plus attachés à ses valeurs de fair play, de convivialité, de dépassement de soi etc. 


Que penses-tu de la reconnaissance du handball en France ? 
Je pense que le hand commence à prendre de plus en plus de place en France, que les salles se remplissent de plus en plus, et que les grands joueurs arrivent en nombre dans notre championnat. Tout avance bien je dirais !


D’après toi, que faudrait-il faire pour pouvoir poursuivre la valorisation du handball en France ? 
On a vu que France 3 région commence à diffuser quelques matches, que ce soit en Alsace, en Bretagne ou même chez nous dans le Languedoc, et je pense que ce genre d'actions peut être réellement très bénéfique pour la promotion du handball en France.


Que penses-tu du projet de la Communauté Française de Handball ? Es-tu prêt à le soutenir ? 
Si tous les amoureux de hand peuvent avoir un point de ralliement sur les réseaux sociaux, alors cela ne peut être que positif, et il faut continuer !

Propos recueillis par Thomas SAINTE THÉRÈSE