J’ai commencé le handball à 11 ans. C’est vrai que j’étais plutôt
passionné par le foot et le tennis quand j’étais petit parce que j’avais mes
potes et c’était cool. Mais j’étais souvent au gymnase Bougnol avec mon père et
il m’a incité à aller faire un entrainement et ça m’a plus donc j’ai commencé
en -12 ans à Montpellier.
A quels postes évolues-tu ? Quel est ton poste préféré ? Parles-nous de ce poste.
A Montpellier, comme c’est un club formateur, on essaie
beaucoup de postes. Pour ma part, j’ai d’abord joué demi et j’aimais bien
distribuer les ballons et mener le jeu. Puis mon entraineur m’a essayé pivot, je
n’ai pas trop aimé donc on m’a basculé à l’aile. Avec ma taille, je ne peux pas
vraiment faire autrement aujourd’hui (ndlr : il mesure 1m81). Je me sens le
mieux à l’aile, à cause de ma taille, et puis j’aime bien courir et c’est très
important pour ce poste même si on ne met pas toujours ça en avant. Pour ce
poste, il faut avoir de la technique, être bon au niveau cardio, avoir un bon
jump, et être adroit face au gardien parce que c’est la chose fondamentale
quand on est ailier.
Depuis combien de temps fais-tu du handball à Montpellier ? Quels y sont tes objectifs ?
Ça fait 7 ans maintenant. Je suis au centre de formation, et
pour l’instant je veux finir mes 3 ans, car je sais que j’ai encore beaucoup à
apprendre, puis après trouver un club pro. Je sais que, grâce au centre, j’ai
bien progressé, et c’est pour ça que j’ai pu être sélectionné en équipe de
France Junior. Je veux continuer dans ce sens-là, et après avoir trouvé un club
pro, pourquoi pas viser l’équipe de France.
Comment vis-tu le fait d’avoir deux grands noms du handball français dans ta famille ?
C’est assez dur, enfin plus maintenant, mais au début c’était
galère. On m’en demandait beaucoup, et
je le vivais mal, c’était vraiment dur. J’ai galéré quand j’étais petit,
surtout quand je suis rentré au pôle espoir, il y a beaucoup de bons joueurs,
et, comme j’étais arrogant, j’étais un peu celui qu’on voulait démolir sur le
terrain. Mais aujourd’hui, j’en ai oublié que je m’appelle Anquetil. J’ai suivi
un psy pour m’aider avec mon nom mais surtout avec la relation que j’avais avec
mon père, c’était dur mais maintenant ça se passe mieux.
Parles-nous des rapports que tu avais avec ton père (Frédéric Anquetil).
C’était compliqué avec mon père. Il me suivait souvent, je
le côtois tous les jours donc ce n’était pas évident. Il ne fallait pas que je
fasse des erreurs, sinon il me le reprochait. Comme je n’étais pas mature, je
prenais mal le fait de me prendre tout le temps des pics par mon père. Je me
braquais souvent et on s’embrouillait avec mon père. C’est pour ça que j’ai
suivi un psy. Grâce à cela, j’ai pu résoudre des problèmes avec mon père parce
qu’en fait, j’avais besoin de parler de cette situation à quelqu’un. Je pouvais
désormais relativiser les rapports que j’avais avec mon père. Je suis désormais
mature, et j’arrive à comprendre ses exigences. Maintenant que j’ai grandi,
j’arrive à prendre du recul sur les rapports que j’ai avec mon père.
Quel est le joueur
(en activité ou non) que tu admires le plus ? Pourquoi ?
Franchement, il y en
a beaucoup qui me fascinent et je regarde surtout les joueurs qui évoluent sur
mon poste. J’ai la chance de jouer avec Dragan Gajic et Michael Guigou et ils m’impressionnent.
Gajic peut marquer dans toutes les situations, il peut faire tout ce qu’il veut
avec la balle. Michael Guigou est extraordinaire, il a vraiment la classe, ça
me rend fou. En même temps, ça me montre là où je veux aller, ils m’inspirent,
ils font tout ce qu’ils veulent avec la balle en entrainement comme en match et
c’est remarquable.
Que penses-tu du
championnat de France de D1 ? Pour toi, est-ce qu’il fait partie des
meilleurs d’Europe ? Pourquoi ?
Il y a du progrès dans le championnat de France. Avant, il n’y
avait que deux grandes équipes (Chambéry et Montpellier), mais maintenant, il y
a de bonnes équipes et de bons joueurs, on commence à avoir un grand championnat.
L’Espagne connait beaucoup de difficultés et les joueurs qui jouaient en
Espagne viennent en France parce le championnat est attirant. Pour moi, la
France et l’Allemagne ont les meilleurs championnats d’Europe. En Espagne,
Barcelone est vraiment au-dessus. En plus, l’Espagne est en crise, ce qui
permet au championnat français de se développer.
Que représente le
handball pour toi ?
Je veux vivre du handball. Je me réveille handball, je pense
handball, je vis handball, je veux vraiment faire ça. Quand on me demande ce
que je veux faire plus tard, je réponds que je veux faire handballeur professionnel.
Je n’ai pas réellement de projet perso au niveau de carrière professionnelle
mise à part le sport. Le handball est tout pour moi, je n’ai rien d’autre que
ça.
Que penses-tu de la
reconnaissance du handball en France ?
C’est assez
difficile, on est encore un petit sport,
qui n’est pas beaucoup médiatisé. Le nombre de licenciés commence à augmenter,
mais ce n’est pas encore au niveau du football ou du rugby. Je sens qu’il y a
un engouement qui émerge au niveau national. Le hand est un sport majeur avec
le plus de titres internationaux au niveau des sports collectifs. Il se
développe tranquillement, les gens commencent à comprendre et à connaitre le
handball. Il faut que ça continue comme ça.
D’après toi, que
faudrait-il faire pour pouvoir poursuivre la valorisation du handball en
France ?
Il faut poursuivre
la valorisation du hand c’est sûr. C’est un sport en phase ascendante. Au niveau
médiatique, il faut diffuser quelques matches en plus, genre 2-3 matches par
mois sur les chaines publiques. C’est un sport impressionnant, et sa diffusion
à la télé pourrait faire des licenciés
en plus, et alimenter la progression du handball au niveau national. Pour moi,
ce sont les médias qui permettront au handball de grandir encore et encore en
France.
Que penses-tu du
projet de la Communauté Française de Handball ? Es-tu prêt à le
soutenir ?
Ah bah oui ! De bonnes choses sont mises en place, ça
va faire connaitre le sport auprès de nombreuses personnes. Je pense que des
petits projets vont faire que le handball va se développer et c’est très bien.
Propos recueillis par Thomas SAINTE THÉRÈSE